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Fondation 1 août 2017

Workshop « Plastic waste to energy » : un laboratoire d’idées !

« Les microplastiques ? Qu’est-ce que c’est ? » « Et dans votre ville, comment s’organise la gestion des déchets ? » « Vous avez réussi à implanter une centrale photovoltaïque dans votre région ! » « Cela fait trente ans que je me bats pour développer les énergies renouvelables dont le solaire et votre navire me conforte dans cette certitude. » Voilà un échantillon des phrases que l’on pouvait entendre aux détours d’une conversation entre spécialistes cubains de l’environnement lors du workshop « Plastic Waste to Energy » organisé à bord du navire Race for Water à La Havane, le 24 juillet dernier.

Echanger pour avancer
« Si toutes les personnes présentes à cet évènement sont des experts dans leur domaine (géologues, biologistes, économistes, physiciens…), elles ont, toutes à un moment donné, besoin d’échanger et de confronter leurs idées. C’est l’objectif de ces rendez-vous. » explique Camille Rollin, spécialiste des projets Plastic Waste to Energy pour la Fondation Race for Water. A chaque escale du navire, la jeune femme rejoint l’équipage pour organiser et animer ces rencontres. « C’est passionnant et très enrichissant pour notre cause, la préservation des océans, que de connaître et de comprendre les contraintes géographiques, historiques et environnementales de chaque pays que nous visitons. Nous sommes tous conscients de la nécessité de préserver nos environnements. Quant à la manière d’y arriver et les moyens mis en œuvre, chacun a sa propre idée. Comprendre tout cela, nous permet de proposer des solutions concrètes comme la technologie développée avec notre partenaire ETIA qui promet de transformer les déchets plastiques en énergie, donnant de la valeur au plastique et une nouvelle source de rémunération pour les collecteurs de rues. »

Des interventions variées
Lors de ce workshop, 27 acteurs cubains se sont réunis pour aborder des thèmes aussi variés que leurs profils. Avec la complicité du modérateur Manuel Fernadez Rondón de l’Agencia de Energia Nuclear y Technologías de Avanzada, Arianna García Chamero, biologiste au CITMA (Ministerio de Ciencia, Tecnología y Medio Ambiente), fût la première à prendre la parole. Et sa présentation sur l’étude inédite qu’elle mène concernant les effets des microplastiques sur l’écosystème marin cubain aura surpris plusieurs experts qui ne connaissaient rien de ces particules et encore moins les risques environnementaux qui découlent d’une telle pollution. Odalys C. Goicochea Cardoso (directrice environnement du CITMA) a ensuite mis en lumière les politiques environnementales de l’archipel et les futurs projets de lois et de normes grandement nécessaires pour améliorer la qualité de l’eau et de l’air. La baie de La Havane est d’ailleurs le triste témoignage du travail qu’il reste à accomplir. La vie à bord n’est pas des plus faciles pour l’équipage qui doit constamment respirer l’air fortement pollué par les émanations de la raffinerie située juste à côté de la zone de mouillage du bateau, à deux pas du centre historique de la capitale cubaine. L’eau de la baie, elle, voit flotter les bouteilles et sacs plastiques au milieu des nappes d’hydrocarbures, un cauchemar pour les marins ! Un projet de déplacer la raffinerie est à l’étude. Reste à trouver les fonds pour cet énorme chantier.
Anaelys Saunders Vázquez (CITMA) a poursuivi en présentant les nombreux projets en cours ou à l’étude pour augmenter la proportion d’énergies renouvelables dans l’offre cubaine aujourd’hui très faible quand on sait que le soleil tape très fort tout au long de l’année sur l’ensemble de l’île. Une intervention complétée par celle du Dr. Julio C Rimada Herrera, physicien au Cátedra de Energía Solar de la Universidad de La Habana, qui a démontré le potentiel et le déploiement de l’énergie photovoltaïque sur l’île. Enfin Tatiana Alonso Pérez (CEAC-CITMA) a clôturé la séance sur la gestion des déchets en prenant l’exemple de la ville de Cienfuegos. Cette dernière dispose d’un centre de recyclage traitant notamment le plastique (principalement PET, PE et PA). Et si aujourd’hui, les volumes traités restent encore trop faibles, cette initiative a le mérite d’exister dans une cité qui contient seulement 2 décharges officielles et une multitude de décharges sauvages à ciel ouvert situées pour la plupart au bord de l’eau.

A Cuba la conscience environnementale s’installe donc doucement dans l’esprit des habitants déjà habitués à pratiquer 2 des 5 règles écologiques : réparer et réutiliser. L’effort de tous et notamment des associations telles qu’Acualina, passée visiter le navire dimanche, qui sensibilise le grand public et les plus jeunes à ces problématiques, va heureusement en grandissant. « Certains projets peuvent mettre du temps à émerger mais il faut y croire » a rappelé Luís Berriz Perez, président de la société cubaine pour la promotion des énergies renouvelables, aux membres de la Fondation Race for Water. Ce dernier se bat depuis une trentaine d’années pour développer l’énergie solaire à Cuba et avait suivi avec intérêt le premier tour du monde du navire Race for Water en 2010 lorsque celui-ci s’appelait Planet Solar. Ce workshop fût l’occasion pour lui de réaliser un rêve : monter à bord de ce navire d’exception. L’optimisation apportée par le couplage énergétique solaire-hydrogène et kite, lui donne déjà des idées pour les trente prochaines années…

Camille conclu la matinée en rappelant que pour faire face aux défis du XXIe, les efforts doivent venir de toutes parts. « On pense bien sûr d’abord à la réglementation mais si l’on veut lutter efficacement contre la pollution plastique des océans, la réduction des déchets générés par chacun d’entre nous est la meilleure solution. La responsabilisation des industriels notamment les producteurs d’emballage est également clé. Ils doivent à tout prix considérer la fin de vie de leurs produits au moment de leur conception. Enfin la solution Plastic Waste to Energy mise en avant par la Fondation permet une gestion des déchets adaptée à différents contextes locaux notamment le contexte insulaire. Cette solution technique de petites et moyennes capacités favorise une gestion de déchets et une production énergétique décentralisées reconnues pour leur efficacité. Les déchets plastiques sauvages pourraient ainsi devenir une ressource additionnelle au mix énergétique promu par Race for Water.

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