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Fondation 14 juin 2018

Workshop à Valparaiso : réflexion autour de la problématique de la gestion des déchets

Trente-quatre spécialistes chiliens de l’environnement ont répondu présents à l’appel de la Fondation Race for Water pour participer au workshop « Plastic Waste to Energy » organisé à bord du navire à Valparaiso le 12 juin dernier.

Echanger pour avancer

« Si toutes les personnes présentes à cet évènement sont des experts dans leur domaine, elles ont, toutes à un moment donné, besoin d’échanger et de confronter leurs idées. C’est l’objectif de ces rendez-vous. » explique Camille Rollin, spécialiste des projets Plastic Waste to Energy pour la Fondation Race for Water. A chaque escale du navire, la jeune femme rejoint l’équipage pour organiser et animer ces rencontres. « C’est passionnant et très enrichissant pour notre cause, la préservation des océans, que de connaître et de comprendre les contraintes géographiques, historiques et environnementales de chaque pays que nous visitons. Nous sommes tous conscients de la nécessité de préserver l’environnement. Quant à la manière d’y arriver et les moyens mis en œuvre, chacun a sa propre idée. Comprendre tout cela, nous permet de proposer des solutions concrètes comme la technologie développée avec notre partenaire ETIA qui promet de transformer les déchets plastiques en énergie, donnant de la valeur au plastique et une nouvelle source de rémunération pour les collecteurs de rues. »

Des interventions variées

Lors de ce workshop, 34 acteurs impliqués sur les questions environnementales se sont réunis pour aborder des thèmes aussi variés que leurs profils.  Le contexte local a d’abord été abordé.


Monsieur Pablo Fernandez, chargé de la question des déchets pour le Bureau de l’Economie Circulaire du Ministère de l’Environnement a ouvert l’échange en présentant la nouvelle loi sur la responsabilité étendue des producteurs et sur l’encouragement au recyclage. Son objectif est de diminuer la production de déchets et de pousser à la réutilisation, au recyclage et à tout autre type de valorisation. Une loi ambitieuse dont la mise en œuvre reste encore à définir.

Si le Chili fait partie des pays qui produisent le moins déchets avec 1,1 kg de déchets par personne/jour, il est en fin de classement dans le traitement de ces derniers, ayant principalement comme moyen de gestion l’enfouissement dans des décharges souvent non contrôlées. La récente interdiction des sacs plastiques, première loi mise en œuvre par le nouveau gouvernement chilien, montre en tous cas que la lutte contre la pollution plastique fait aujourd’hui partie des priorités du pays.

Cependant, il reste encore du chemin à parcourir. Le second intervenant, Monsieur Aldo ARIAS, directeur de la société suisse Fromm au Chili a en effet poursuivi en pointant du doigt un système de collecte des déchets plastiques non efficient. En effet, alors que son activité est de transformer des bouteilles plastiques en sangles d’amarrage de produits sur palettes, il ne trouve pas assez de matières premières au Chili. Non pas que cette matière première manque. « Non, ce type de déchets n’arrive pas jusqu’à nous car il n’est tout simplement pas collectés dans la plupart du pays. Seulement 14% de bouteilles proviennent du Chili ! Pour le reste, nous sommes obligés d’importer d’Equateur, du Pérou, d’Allemagne, de Colombie, de Bolivie et d’Argentine.  C’est un non-sens ! »


Jorge SCHARP, le maire de Valparaiso
a, quant à lui, évoqué la topographie singulière de la ville de Valparaiso qui est construite à flan de hauteurs, la vétusté de son parc de camions poubelle et le manque de moyens pour faire face à cette gestion qui est un sujet parmi d’autres à traiter…

Au Chili, la conscience environnementale s’installe doucement dans l’esprit de certains habitants mais il reste encore un travail énorme à effectuer. Beaucoup évoquent un problème de culture.

« L’éducation est primordiale. Il faut que les gens sachent trier, recycler et connaissent les impacts de ces gestes. L’idéal serait même que ces sujets fassent partie du programme éducatif. » indique Camille Rollin avant de conclure la matinée où les débats ont parfois été agités entre les organisations qui travaillent directement sur le terrain et certains membres du gouvernement, en rappelant qu’ « Il y a urgence » et que,  pour faire face aux défis du 21ème, les efforts doivent venir de toutes parts. « Nous pensons bien sûr d’abord à la réglementation mais si l’on veut lutter efficacement contre la pollution plastique des océans, la réduction des déchets générés par chacun d’entre nous est la meilleure solution. La responsabilisation des industriels notamment les producteurs d’emballage est également clé. Ils doivent à tous prix considérer la fin de vie de leurs produits au moment de leur conception. Enfin la solution Plastic Waste to Energy mise en avant par la Fondation permet une gestion des déchets adaptée à différents contextes locaux. Cette solution technique de petites et moyennes capacités favorise une gestion de déchets décentralisées permettant de limiter les questions de transport et logistique souvent maillons faibles de la gestion des déchets. »

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