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Fondation 23 mai 2018

Race for Water embarque pour une nouvelle étude : la plastisphère

À l’occasion de sa traversée de l’océan Pacifique entre Concepcion et Tahiti, Race For Water continue son engagement pour la science. En effectuant des prélèvements réguliers d’eau, l’équipage de la Race For Water Odyssée contribue à l’analyse des micro-organismes vivant aux environs des débris plastiques marins. En effet, les zones d’accumulation de plastiques en haute mer, comme il y en a au milieu de l’océan Pacifique, rendent possible le développement d’un nouvel écosystème : la plastisphère. Bactéries, algues vertes ou encore petits organismes composant le plancton se développent et vivent grâce à la présence des déchets marins. Quelles sont les espèces qui forment la plastisphère, comment interagissent-elles et surtout, influencent-elles le cycle naturel de la vie dans les océans ? La Fondation Race For Water, soucieuse d’aider la recherche scientifique, participera à ce programme d’étude international. Explications. 

Les micro-organismes, plus communément appelés microbes, sont à la base de tout cycle biologique ou chimique. En mer, ils peuvent engendrer le développement d’algues, permettent le captage de CO2 et favorisent le développement d’une concentration de biomasse marine en attirant petits poissons et autres mammifères marins s’en nourrissant.

1000 espèces de microbes sur un microplastique

Alors que par le passé l’apparition de cette vie microbienne au cœur des océans était naturellement difficile et rare, l’accumulation de déchets plastiques en mer a changé cette réalité. En découvrant la présence de plus d’un millier d’espèces de micro-organismes sur une simple et minuscule pièce de plastique collectée au large, les experts ont rapidement émis l’hypothèse du développement d’un nouvel écosystème au centre des océans, où l’on retrouve une accumulation de petites particules en plastique. « Au sein des gyres océaniques comme proche des côtes, nous souhaitons comprendre quels organismes composent ce que nous avons appelé la plastisphère et comment ils impactent le milieu marin », explique Linda Amaral-Zettler, microbiologiste au Royal Netherland Institute for Sea Research (NIOZ) et directrice du projet d’étude Plastisphère.

Afin de comprendre quelles espèces de microbes sont présentes, les scientifiques analysent les ADN contenus dans différents échantillons d’eau. En effet, la manière dont ces micro-organismes vivent ensemble dans un environnement composé de déchets plastiques est unique et chaque zone océanique est différente. « Nous avons besoin d’un grand nombre d’échantillons d’eau de zones géographiques variées afin d’étudier les interactions microbiennes. Bien entendu, proche des côtes, la collecte est plus facile qu’au milieu des océans », dit Linda Amaral-Zettler. Et la scientifique de se réjouir : « L’aide de la Fondation Race For Water lors de sa traversée du Pacifique nous apportera des données précieuses ». 

L’équipage au service de la science

Formés par des scientifiques du NIOZ, les membres de l’équipage de la Race For Water Odyssée collecteront de l’eau tous les deux jours. Coordonnées géographiques et état de la mer seront aussi annotés, afin de donner le plus d’informations aux scientifiques. Durant la traversée, les échantillons seront stockés dans le laboratoire du Race for Water puis, une fois à terre, ils seront envoyés au centre d’étude hollandais. « La collecte d’échantillons d’eau et leur stockage ne sont pas des protocoles simples. Cela demande une grande rigueur car il faut essayer de ne pas détériorer les particules d’ADN. De plus, le nombre et la taille des microplastiques présents dans l’eau influence beaucoup la diversité des microbes. Pour avoir des résultats robustes, nous avons besoin de beaucoup d’échantillons », explique la microbiologiste. Afin de réaliser ce protocole avec la plus grande fiabilité possible, une phase de test et de formation de l’équipage de Race For Water aura lieu lors de la navigation ralliant Lima au Pérou à Valparaiso au Chili.

Débris marins en plastique que l’on retrouve typiquement suite à un trait de filet réalisé en pleine mer (dans une région contenant du plastique en forte densité)
Copyright : Erik Zettler

De la sensibilisation pour l’action

Pour Erik Zettler, scientifique associé au projet d’étude Plastiphère, il est aussi primordial d’informer les populations quant à l’importance de la vie microbienne et de son lien avec les déchets marins. « Oui les sacs plastiques flottants dans l’environnement sont dangereux et mortels pour les animaux qui les ingèrent. Mais ils ne cessent pas de l’être une fois qu’ils se dégradent en microparticules. Ils impactent alors tout l’écosystème microbien, à la base de la chaîne alimentaire des cycles biologiques et chimiques des océans ».

Image prise au microscope électronique à balayage d’une diatomée (organisme photosynthétique) fixée sur un morceau de plastique récupéré dans l’océan.

L’étude Plastiphère met donc un point d’honneur à communiquer avec le plus grand nombre sur cette problématique. Les résultats seront publics et ouverts à toute autre étude souhaitant en bénéficier. « Ce que fait la Race For Water Odyssée, en matière de sensibilisation est primordial car c’est à terre que nous devons agir », conclut le chercheur.

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