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Actualités
Odyssée 16 septembre 2018

Osmose

Presque huit jours déjà que Race for Water a repris la mer laissant derrière lui l’île de Pâques et la communauté Rapa Nui. Enfin… « Pas tout à fait ! » précise le Capitaine Pascal Morizot, « Sur ce ralliement qui nous mène vers la Polynésie française, nous avons à nos côtés deux Rapa Nui : Pathy et Petero Hucke Atan ».

Samedi 8 septembre dernier a été créé le Comité Rapa Nui for Water. Parmi les membres fondateurs, nous retrouvons notamment Pathy Hucke Atan, responsable de Rapa Nui Magic Visual une société de production audiovisuel pour la promotion de l’île de Pâques, Jérôme Amigues, un français installé et engagé pour l’île depuis plusieurs années, ou encore Petero Hucke Atan qui a été professeur sur l’île de Pâques, véritable connaisseur de la culture ancestrale de Rapa nui et de la Polynésie.

Ce comité a pour objectif de poursuivre le travail de terrain effectué au cours de cette deuxième escale de la Fondation en Rapa Nui, en vue de l’implémentation de la technologie de valorisation énergétique des déchets ainsi que de technologies durables visant l’autonomie énergétique de l’île.

En attendant, Pathy et Petero vivent grandeur nature l’expérience de la transition énergétique aux côtés de l’équipage Race for Water.

Témoignages

Petero : « Pour moi, c’est un voyage de réflexion. Je repense à 1940-50. Je pense à mes ancêtres échappés de Rapa Nui pour fuir les mauvais traitements du gouvernement chilien. A l’époque, c’était interdit de quitter l’île. Ils ont fabriqué un tout petit bateau de pêche, le San Pedro, en morceaux de bois assemblés : 1m80 de large et 9m de long, pour aller vers les Tuamotu, où je suis né en 1954. A bord de Race for Water, moi je vis aussi le voyage de mes ancêtres ; je pense à eux et aux mauvaises conditions de leur voyage comparé au mien aujourd’hui. Que ce soit pour l’alimentation ou pour les conditions et le confort, ils n’avaient rien et moi j’ai tout ce qu’il me faut.

Je suis heureux d’être avec l’équipage et je m’adapte à ce bateau contemporain. Vous savez, je n’ai rien appris dans la vie ; je suis un homme des cavernes. Pour moi, ce bateau c’est le soleil, qui représente les panneaux solaires et les accus, l’énergie pour marcher le jour et la nuit. Ensuite, je représente le bateau et la mer avec une baleine, et enfin l’oiseau, c’est le « manu », le kite. Ce bateau, c’est la baleine, avec l’oiseau et le soleil. Amitiés à toute l’équipe terre et merci à Race for Water. C’est une expérience unique, ce bateau apporte un message pour l’univers, j’ai beaucoup de chance ».

Pathy : « Ce voyage c’est la liberté, le sens large de la liberté. Je rêvais de le faire. Mais ça a été une vraie surprise pour moi quand deux jours avant le départ, on m’a annoncé que je partais aussi ! J’étais hyper-contente. Avant l’arrivée du bateau, Mama Piru m’a confié la mission de venir pour raconter, prendre des photos, pour elle. Elle m’a dit qu’elle n’avait pas d’argent, mais Mama Piru fait tellement de choses pour nous, que j’ai apporté mon matériel et mon amour. Mama Piru est à Santiago, elle est mourante.
A Rapa Nui, quand vous êtes arrivés, j’ai ressenti cette bonne énergie. J’ai juste eu envie d’ouvrir mes bras et de recueillir cette belle énergie. On devient tous des frères et sœurs grâce à cette énergie qui se canalise dont il ressort une belle flamme.
On a toujours senti cette belle énergie, avec Marco et avec l’équipe. Avec pas beaucoup on peut amener beaucoup, à chaque fois. Je suis ici. Je pense à mes enfants en Europe. J’ai laissé ma famille et mon compagnon sur Rapa. Je n’ai pas demandé si je pouvais y aller, on m’a proposé ce voyage ; alors oui, j’y vais. Je pars et je prends cette occasion qui se présente. Pour moi, pour Piru, et pour le reste du mond. Tout ça c’est grâce à Marco et à Piru. Piru, ça veut dire « l’or ». Je pense aussi à cet accord qu’on a signé avec Marco. J’espère que quand je reviendrais, on va pouvoir faire bouger les choses. »

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