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Actualités
Fondation 21 mars 2018

Collecteurs de rue à Lima

Le vécu étant la meilleure manière d’appréhender les choses, une partie de l’équipe de la Fondation présente à Lima, parmi laquelle Marco Simeoni, a accompagné un groupe de collecteurs de déchets.

Eric Loizeau était présent et partage avec nous son expérience :

« Me voici embarqué ce matin dans un camion-plateau à ciel ouvert en compagnie d’une équipe de collecteurs de rue « officiels » de la commune de Magdalena en banlieue de Lima. Assis à même le plancher tout juste et hâtivement nettoyé, nous sommes serrés les uns contre les autres et ballotés par les mouvements brusques du véhicule cahotant dans les rues animées de la ville. Par opposition aux collecteurs « non officiels », ceux-ci appartiennent à une organisation bien huilée dépendant directement de la commune. Ils se rassemblent à l’aube dans un bâtiment sommaire à l’apparence vétuste calé entre la voie rapide circulaire et le bord de mer mangé par l’érosion. C’est à cet endroit que nous les avons retrouvés occupés à plier les sacs en plastique vert pomme destinés à la récupération des déchets.

Dans notre véhicule ils sont 10 dont 2 filles, tous habillés d’un gilet aux couleurs de l’association et marqués dans le dos « Magdalena Vamos a Recyclar » « Allons recycler à Magdalena ». José, un brun longiligne d’une vingtaine d’années m’explique qu’ils vont être débarqués dans un quartier de la ville pour une collecte d’environ deux heures concernant les familles qui ont adhéré à l’association et ont préparé leurs déchets recyclables dans les sacs verts prévus à cet effet.


Après s’être répartis les rues, ils s’en vont ainsi faire du porte à porte et réunir ensuite les sacs aux coins de chaque rue afin que le camion-plateau puisse les récupérer avant de les transporter dans un dépôt pour qu’ils soient triés et valorisés.

Nous sommes étonnés d’apprendre que pour une commune de 60 000 habitants comme Magdalena, il n’y ait que 35 collecteurs « officiels » pour 30 tonnes de déchets produits quotidiennement, dont quinze pour cent de plastiques. José nous confirme qu’il y a en parallèle et en compétition de nombreux collecteurs « non-officiels » (environ deux fois plus) qui travaillent en indépendants pour des revenus mensuels supérieurs.

Comme nous le disait hier Micaela la directrice de l’association L+1, réseau d’entrepreneurs très engagés au niveau développement durable, cette belle organisation est un peu comme l’arbre qui cache la forêt …. En effet, la collecte est toujours insuffisante par rapport à la masse des déchets produits. Ainsi, même dans des quartiers favorisés comme celui visité, le pourcentage des familles acceptant l’idée du tri est en minorité, ce qui laisse imaginer la situation dans le reste de la ville ».

Copyright photo : Eric Loizeau

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