1. Accueil
  2. Actualités
  3. Race For Water, à bon port au Pérou!
Actualités
Fondation 15 mars 2018

Race For Water, à bon port au Pérou!

Parti le 28 février dernier de Panama City, la catamaran Race For Water vient de s’arriver à Callao, principal port de pêche et de commerce du Pérou et ville très proche de Lima qu’il ralliera vendredi. Eric Loizeau, notre ambassadeur embarqué depuis le Canal de Panama, nous livrait ses pensées quelques heures avant de toucher terre.

Eric Loizeau : « Toute la nuit il n’y a rien à voir ! Tout le jour il n’y a rien à voir. Nous avançons dans une brume tenace qui enveloppe en permanence notre bateau. On se croirait naviguer le long des côtes bretonnes entre Audierne et Camaret un milieu d’un jour d’été où l’air chaud poussé par le vent du sud lève sur la mer froide de la Manche un brouillard épais qui borne l’oeil du matelot à la proue de son navire. Mais ici, entre Equateur et Tropique du Capricorne cette météorologie est tout à fait inattendue. Nous pensions apercevoir les hauts sommets peut-être enneigés de la Cordillère des Andes flottant au-dessus des désertiques côtes péruviennes, mais nous en sommes réduits à scruter l’insondable faisant mugir par fois notre corne de brume pour nous annoncer auprès d’invisibles pêcheurs.

Bonne nouvelle, néanmoins, nous avons découvert la source de l’odeur de pêcherie qui assaillait nos narines depuis quelques jours déjà. Il s’agit d’un imprudent malheureux poisson volant qui à la suite d’un vol supersonique a réussi à se coincer entre deux panneaux solaires du pont supérieur et trépasser et pourrir à cet endroit.

Demain si tout va bien nous toucherons Lima et Callao. Retour à mes rêves d’enfant quand je dévorais les aventures de Tintin, Milou, le capitaine Haddock et le professeur Tournesol, débarqués aux-aussi à Callao pour résoudre l’énigme du Temple du Soleil caché là-bas dans ces montagnes au large de Lima.

C’est donc notre dernier jour en mer et il est empreint de nostalgie. Finis les quarts de nuit à veiller pêcheurs et cargos dans la nuit étoilée sur l’océan profond. Finis pour un temps les apéros du soir dans le cockpit de quart à la recherche du Rayon Vert. Finis aussi les repas conviviaux dans la Marina bercés par le vent frais du large et agrémentés parfois de quelques bananes flambées. Nous allons devoir retrouver la foule, le bruit de la ville en lieu et place du silence de la mer seulement troublé par les cris des oiseaux de passage, comme ceux restés blottis en rangs serrés à l’extrémité de notre aile tribord une bonne partie de la matinée.

Néanmoins, je sens l’équipage satisfait d’avoir amené le bateau à bon port malgré les péripéties de la traversée et lui permettre ainsi de remplir le rôle auquel il est destiné dans ce tour du monde. Aujourd’hui, pour qu’il puisse servir de support à l’équipe ACT de la fondation venue à notre rencontre, nous allons passer notre journée à le nettoyer du fond de ses cales jusqu’au pont supérieur et mettre ainsi un terme à notre mission de convoyeurs. »

Vous avez apprécié cet article ? partagez-le !